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Caserne, 3 : L’Objecteur.
mercredi 16 juin 2021, par
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L’OBJECTEUR
A-t-il parcouru la colèrecelui qui s’asseoit sur le sable,celui qui a trouvé le droitde se blottir et de se taire ?Voici des villes et des loiscadencées, le sommeil semblableaux lames coulées au fourreau.La chair de l’homme sent la rouille.Le juste méconnait les mots.Qui se souvient de la nuit franche,ventre frileux de l’inconnu ?Même la colère nous souillecar le courage mis à nuse retourne à leur volonté..Une ombre coule de la branchesur le soldat, dernier été.Son épaule ne lève plusle poids fringant des souvenirs ;le désir déserte ses hanches.Dérisoire lucidité,la mort devient douce à tenir- et tous les dieux y soient élus !Lorsque furent franchies les faims,lorsqu’il s’exila des fureurs,sa force fut sans faille commel’eau et comme l’eau sans forme.Il s’assoit, il se sait vainqueur,l’ombre des armes dans les mains.Il se souvient d’une hirondelleprisonnière par jeu d’enfants.Les mouches que nous lui cueillionsséchaient dans la cage près d’elle.Un caillou était plus vivantque cet oiseau privé d’essor.Un matin nous ne retrouvâmesqu’une froide crucifixionplus noire et nue que dure lameô fascination de la mort !Celui qui tient par le silencela faiblesse aiguë des bourreauxme comprenne, car je vous lancele désespoir, clé des barreaux.
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IL, caserne, p. 39 du recueil IL, édité par Chambelland en 1963.
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A lire en archives du site, le récit de cet encasernement
sous le titre : Le Mois du lièvre.
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