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Rouge de juillet

mercredi 25 juillet 2018, par Robert Vigneau

Depuis trois décennies, je compose un calendrier de MES boissons ou nourritures pour présenter mes vœux aux francophones en mon cœur. Ces douze quatrains, un par mois, célèbrent des émotions, des parentèles ou des événements privés, lointains, parfois même si personnels qu’ils ont pu sembler obscurs aux récipiendaires.

En contrition, voici des précisions ou détails, souvent d’ordre intime ou familial, susceptibles d’éclairer le contexte de ces confidences. Et puis, ça me fait plaisir de raconter ces bribes. Cette fois, il s’agit de mes canons de (vin) rouge, calendrier paru en la fermentation de 1998.

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juillet
 
Le verre à pied, grognait Fonfon,
 
Ça vous rend la soif moins sociable.
 
Verse-moi un simple canon
 
Qui pose son cul sur la table.

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Fonfon, c’était le doux diminutif d’Alphonse, mon père.

Il honora notre patronyme qui nous attache à la vigne. Avec des fantaisies personnelles : ainsi, il avait dans l’idée que les verres à pied étaient féminins, saisis par la jambe à trois doigts en gestes enchanteurs de danse, tandis que le vrai verre d’homme, celui du mâle, s’empoigne au creux de la paume, comme à la lutte. Carrément, sans chichi. Et se vide sans manière. Donc sans pied : cul sur table !

Il en ébauchait des théories du boire : l’invention du pied montre bien que les dames dansent des tas de minauderies avant de tremper leur adorables lèvres dans le calice dont le liquide pourrait s’échauffer d’un contact prolongé avec leur paume.  :-)...