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Kanteletar, d’Elias Lönnrot

dimanche 16 septembre 2018, par Robert Vigneau

Il s’agit de poèmes choisis, traduits du finnois et présentés par ce poète érudit qu’est l’ami Jean-Luc Moreau
Ce dernier est par ailleurs auteur d’une œuvre personnelle importante en poésie française, ne l’oublions pas !
Ses fonctions de professeur de russe puis de langues finno-ougriennes à l’INALCO l’ont conduit à faire connaitre de vastes pans de ces littératures nordiques fort ignorées.

La page ici publiée est extraite de sa dernière anthologie de l’immense Elias Lönnrot chez Paradigme (2017).

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QUI DES DEUX FAUT-IL QUE j’ÉCOUTE ?

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Deux coucous donnaient leur concert
Des deux côtés d’un marécage.
Oyant leurs voix par aventure,
Par leurs deux chants je fus charmé.

Deux chanteurs chantaient leurs chansons
des deux côtés d’un bout de table.
Oyant leurs voix par aventure,
Par leurs deux chants je fus charmé.

Deux belles-sœurs se disputaient
Des deux côtés d’un plat de choux :
Qui des deux faut-il que j’écoute ?
C’est au diable de s’en charger.

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KANTELETAR, Elias Lönnrot, p. 41, trad. JL Moreau, Paradigme ed. 2018.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Elias...Elias Lönnrott

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Évidemment, la langue finnoise et la française suivent des musiques singulières et donc des prosodies vraiment différentes. Les vers du français classique obéissent aux rimes et au rythme, c’est connu. Le finnois, lui, qui s’accentue à l’initiale, sera plus sensible à la répétition, à l’assonance, à l’allitération, parait-il…Ce qui n’est pas sans influencer l’inspiration aux inflexions de ritournelle et ce gout musical de la rengaine…