pastèque grillée

J’ignorais que ça existât. Pour moi, la pastèque, ce trompe-la-soif, ne se consommait que crue, dégoulinant de sueur rose ! Il n’en existait même pas de confitures comme pour le melon. Elle se récoltait en monticules au bord des routes où des paysannes effarées troquaient ces somptueuses merveilles pour trois kopeks. Vu leur taille, c’étaient des luxes pour familles nombreuses. Les Vigneau, patronyme oblige, restaient plutôt fidèles aux vins de pays, hips !

Le pépin est l’inconvénient de la pastèque. Le bien-concu melon les regroupe en son cœur, on les enlève d’un tour de cuillère. La pastèque, vaste salope ! les disperse dans ses chairs, c’est le diable de les éliminer l’un après l’autre car il en reste encore, même quand n’y en a plus. On peut pas toujours les recracher dans la rue, ça fâche les passants.

Les temps modernes ont débarqué en 2017 dans mon quartier : on a vu apparaître dans les sioupairmarquettes des mini-pastèques, format ration pour solitaire/célibataire/monogame/égoiste/indépendant ou assimilé, certainement très pratiques mais que je n’ai jamais vues tranchées pour me donner envie, ce qui me fait redouter la supercherie d’une minimachin bourrée de pépins. Mais j’ai tort, m’affirme Marine, y en a des sans-pépin en technicolor jaune ou sans-pépin en technicolor rouge. Et demain, version drapeau LGBT, promis !

C’est Jean-Pierre Guérinaud qui m’a le premier parlé de pastèque grillée. Une fois qu’il me contait les joyeuses aventures de ses folkloriques tantes espagnoles. Et ça existe, ce cucurbitacé touché de braise. Des images ? voyez : https://www.instagram.com/explore/tags/grilledwatermelon/ De quoi saliver, non ?

Voici sa recette, familiale :

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