Mains Mon ami Claude Font dont j’admire la maitrise, me trouvait maladroit à dessiner les mains. Cet organe encombre pourtant la plupart de mes pages. Du coup, des mains, j’en ai dessiné. Des centaines. Pour apprendre. Je mesurais, je comparais leurs dimensions. Je les fixais immobiles. J’essayais de traduire leurs frémissements. Pognes de laboureurs, doigts de pianistes. Celles qui donnent, celles qui écoutent, celles qui serrent d’amour… Finalement, il me semble que j’en sais de moins en moins. Mes mains ont toujours cette mienne allure romane, pétrifiée, la paluche du péquenot, révélant mon secret : ce regret de n’être pas danseur, aérien, impondérable. Je n’y peux fichtre rien : toujours du limon entre les phalanges. |
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Mains, encre sur papier, (18x28)
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